Incontinence urinaire chez l'homme

Incontinence urinaire chez l'homme

En France les hommes sont moins touchés que les femmes par l’incontinence urinaire.

Dans la majorité des cas l'incontinence masculine est une incontinence par regorgement due à une hypertrophie de la prostate. L'inconcinence par insuffisance sphinctérienne sont peu fréquents et souvent dus à une intervention chirurgicale sur les voies urinaires ou la prostate.

La prostate est un organe en forme de châtaigne situé immédiatement sous la vessie, en arrière de la symphyse pubienne et en avant du rectum. Elle entoure sur 3 à 4 cm l’urètre, canal par lequel les urines sont évacuées de la vessie. Sa partie supérieure (appelée base) est contre la vessie et sa partie inférieure (appelée apex) est en bas en contact avec le sphincter strié. Elle est étroitement intriquée avec les deux sphincters qui assurent une bonne continence urinaire. Le sphincter lisse se situe au niveau du col vésical (donc côté vessie) et le sphincter strié (seul accessible à la commande volontaire) se situe en aval, sur l’urètre, juste sous la partie inférieure de la prostate. L’essentiel de la prostate, constituée de glandes, est entourée par une capsule fibro-élastique appelée coque prostatique.

L'incontinence urinaire par regorgement

Les symptômes sont des envies fréquentes d'uriner associées à de faibles jets d'urines souvent suivis de gouttes post mictionnelles appelées "gouttes retardataires".

C’est de loin la forme la plus fréquente d’incontinence de l’homme.

Elle est due à une fuite d'urine secondaire à une rétention d'urine chronique.

Cette incontinence peut être le résultat :

  • d'un obstacle chronique ou ancien à l'écoulement des urines. 
  • d’un dysfonctionnement vésical.
  • d’une pathologie neurologique.

La cause obstructive est la principale cause de ce type d’incontinence. Cet obstacle est le plus souvent mécanique et peut se situer à un ou plusieurs niveaux de l’urètre (comme par exemple une tumeur prostatique), du col de la vessie au méat urinaire (abouchement de l’urètre au niveau du gland).

Pour résumer, l'obstacle empêche la vessie de se vider. L'urine ne peut rester dans la vessie totalement remplie qui "déborde" donc vers l'urètre.

L’incontinence urinaire d'effort

Cette forme d'incontinence est caractérisée par une faiblesse des muscles du périnée et du sphincter urinaire qui maintiennent fermée la vessie et empêchent naturellement les écoulements d'urine. Les incontinences d'effort chez l'homme sont majoritairement dues à la chirurgie.

Elles apparaissent généralement après une prostatectomie ou une prostato-cystectomie qui peuvent endommager les tissus du sphincter et entraîner une incontinence

L'incontinence urinaire par impériosité ou aussi appelée par urgenturie

Ce type d’incontinence est caractérisé par une augmentation de la pression ou contraction anormale de la vessie

Appelée également incontinence par instabilité vésicale, elle est caractérisée par des envies pressantes que l'on ne peut réprimer.

Ces contractions non contrôlées sont accompagnées d’une augmentation de la pression de la vessie qui augmente la fréquence mictionnelle. Ceci se traduit par un besoin urgent d’uriner. 

Les causes de cette incontinence peuvent être parfois d’origine psychogène, urologique par irritation vésicale (cystites, tumeurs, calculs) ou par cervico-urétrale (sténose urétrale, compression de l’urètre…). 

L’incontinence urinaire mixte 

L’incontinence urinaire mixte combine les troubles de l’incontinence d’effort et de l'incontinence par impériosité. 

Incontinence urinaire chez l'homme commune à la femme

Senior couple

L'incontinence neurogène

La « vessie neurologique » se définit par tout trouble mictionnel retrouvé chez un patient présentant un trouble neurologique. Ces troubles urinaires résultent de l’atteinte du système nerveux central et ou périphérique, sous commande de la volonté (somatique) ou indépendant de la volonté (végétatif).

La prise en charge des « vessies neurologiques » peut être réalisée dans deux situations différente :

  • Soit le trouble urologique orientera le medecin vers une pathologie neurologique sous jacente,
  • Soit c’est le trouble neurologique déjà pris en charge qui amènera à traiter un trouble urologique associé.

Les vessies neurologiques centrales

Les  "vessies neurologiques centrales " s’observent en cas de lésions survenant au niveau de la moelle épinière au dessus du centre de la vessie (centre médullaire sacré) de telle sorte que le réflexe mictionnel est conservé. Cela se traduira cliniquement par une hyperactivité de la vessie associant des mictions involontaires sans sensation de besoin. La vessie se remplit et se vide automatiquement.
Les " vessies neurologiques" centrales  peuvent être la conséquence d’une section de la moelle, d’une lésion tumorale ou vasculaire détruisant la moelle ou d’une sclérose en plaques étendue.

Les vessies neurologiques périphériques

Les "vessies neurologiques périphériques" résultent d’une lésion bloquant l’arc réflexe mictionnel. Cette lésion peut atteindre le centre médullaire sacré ou les racines et troncs nerveux (système nerveux périphérique). Cela se traduit par une disparition des mictions (vessie acontractile) et de la sensation du besoin d’uriner. Cette situation se rencontre en cas d’un syndrome de la queue de cheval correspondant à une destruction des racines nerveuses dans le canal médullaire, ou en cas de lésions des éléments du système nerveux périphérique dans le cadre d’une hernie discale ou d’un diabète par exemple.